Le discours de Claude Malhuret au Sénat (vidéo ici) a nourri de vifs échanges sur la Russie, l’Ukraine et l’état de droit. J’en ai tiré quelques points essentiels pour affiner ma réflexion. Voici ma synthèse.

La guerre en Ukraine n’est pas l’échec de la diplomatie occidentale, mais une invasion illégale menée par la Russie. Dire que l’Ukraine est divisée revient à ignorer la volonté majoritaire de son peuple de choisir son destin. Ce n’est pas l’OTAN qui a poussé Kiev, mais la Russie qui refuse d’accepter la souveraineté de son voisin.

Comparer ce conflit à d’autres, comme le Kosovo ou l’Afghanistan, est une fausse piste : chaque guerre a sa propre histoire. L’Ukraine n’est ni une guerre civile ni une intervention humanitaire sous mandat international, mais une invasion brutale contre un État souverain. Quant aux promesses supposées de Baker en 1989, elles n’ont jamais été actées par un accord officiel. A l’inverse, la Russie a elle-même reconnu les frontières ukrainiennes en 1994 avec le Mémorandum de Budapest, en échange du désarmement nucléaire de Kiev.

Imposer une « paix » reviendrait à légitimer l’agression d’un régime autoritaire au détriment des droits d’un peuple. L’histoire montre que céder face à un agresseur ne mène qu’à d’autres conflits. Les alliances défensives comme l’OTAN existent justement pour dissuader de telles menaces. Je ne suis pas un fervent défenseur de l’OTAN, mais les pays de l’ex-URSS, eux, le sont. Du moins dans sa version pré-Trump 2.0.

Que l’Ukraine soit un pays corrompu ne change rien : cela ne justifie pas de lui refuser le droit de se défendre. Ce serait comme dire qu’un pays mal gouverné n’a pas droit à sa souveraineté.

Quant aux intérêts américains, ils existent, bien sûr. Mais sur le terrain, ce sont bien les Ukrainiens qui se battent pour leur liberté, pas Washington ou Bruxelles.

Au final, la question est simple : voulons-nous un monde où les frontières sont respectées ou un monde où la force dicte le droit ?